Un cousin , prix Nobel
Jean-Marie Gustave Le Clézio
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Jean-Marie Gustave Le Clézio | |
Naissance | 13 avril 1940 |
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Activité | romancier, essayiste |
Nationalité | français / mauricien |
Genre | roman, essai, nouvelle |
Œuvres principales | Le Procès-verbal Désert Le Chercheur d'or |
Éditeurs | Gallimard |
Récompenses | Prix Renaudot 1963 Prix Nobel de littérature 2008 |
Jean-Marie Gustave Le Clézio (il signe J.M.G. Le Clézio), né le 13 avril 1940 à Nice, est un écrivain franco-mauricien[1]. Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal, en 1963. Jusqu'au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du nouveau roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales mêlées, par ses incessants voyages, et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, J.M.G. Le Clézio publie des romans qui font une large part à l'onirisme et au mythe (Désert et Le Chercheur d'or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle, autobiographique ou familiale (L'Africain)[2]. Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d'essais.
Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu'« écrivain de nouveaux départs, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, explorateur d'une humanité au-delà et en-dessous de la civilisation régnante »[3].
Sommaire[masquer] |
Biographie [modifier]
Jean-Marie Le Clézio est né à Nice en 1940.[4] Il est fils de Raoul Le Clézio, chirurgien, et de Simonne Le Clézio, sa cousine germaine (tous les deux ont le même grand père Sir Eugène Le Clézio) et sont issus d'une famille bretonne émigrée à l'île Maurice au XVIIIe siècle[5] où ils acquièrent la nationalité britannique à la suie de l'annexion de l'île par l'Empire. Il écrit à sept ans un premier livre sur la mer. Un long voyage né dans la cabine du bateau qui le conduit avec sa mère au Nigeria où il va retrouver son père qui est médecin de brousse. Il poursuit des études au collège littéraire universitaire de Nice, puis après quelques années passées à Londres et à Bristol, il devient enseignant aux États-Unis.
Jean-Marie Le Clézio n'a jamais cessé d'écrire depuis l'âge de sept ans. Licencié ès lettres[réf. nécessaire], il devient célèbre à 23 ans lorsque paraît Le Procès-verbal, publié aux éditions Gallimard. Baignant dans le climat de la Guerre d'Algérie finissante[6], esthétiquement proche de L'Étranger d'Albert Camus et des recherches narratives du Nouveau Roman, les errances de l'étrange Adam Pollo reçoivent le prix Renaudot en 1963, après avoir manqué de peu le prix Goncourt[7].
En 1964, il rédige un mémoire pour l'obtention du Diplôme d'Études Supérieures sur le thème de « La Solitude dans l'œuvre d'Henri Michaux[8]. »
De 1963 à 1975, les romans et essais de Le Clézio explorent les thèmes de la folie, du langage, de l'écriture, avec la volonté d'explorer certaines possibilités formelles et typographiques, dans la lignée d'autres écrivains de son époque (Georges Perec ou Michel Butor). Le Clézio a alors une image d'écrivain novateur et révolté qui lui vaut l'admiration de Michel Foucault ou Gilles Deleuze.
En 1967, il fait son service militaire en Thaïlande en tant que coopérant. Mais il est rapidement expulsé pour avoir dénoncé la prostitution enfantine, et est envoyé au Mexique afin d'y finir son service. Pendant quatre ans, de 1970 à 1974, il partage la vie des Indiens Emberás et Waunanas, au Panama, dont la découverte de leur mode de vie, si différent de celui qu'il connaissait jusqu'alors constitue pour lui une expérience qu'il qualifiera plus tard de « bouleversante[9] ». Après un premier mariage en 1961 avec Rosalie Piquemal (avec qui il a une fille, Patricia), il se marie en 1975 avec Jémia, originaire du Sahara Occidental et mère de sa deuxième fille Anna. Ensemble, ils écrivent Sirandanes (recueil de devinettes proverbiales courantes à Maurice) et Gens des nuages[8].
En 1977, Le Clézio publie une traduction des Prophéties du Chilam Balam, ouvrage mythologique amérindien. Spécialiste du Michoacan (centre du Mexique), il présente une thèse d'histoire sur ce sujet à l'Institut d'études mexicaines de Perpignan. Il enseigne ensuite à l'Université d'Albuquerque aux États-Unis, mais en 1978 il ne peut accéder au poste de chercheur au CNRS.
À la fin des années 1970, Le Clézio opère un changement dans son style d'écriture et publie des livres plus apaisés, à l'écriture plus sereine, où les thèmes de l'enfance, de la minorité, du voyage, passent au premier plan. Cette manière nouvelle séduit le grand public. En 1980, Le Clézio est le premier à recevoir le Grand prix de littérature Paul-Morand, décerné par l'Académie française, pour son ouvrage Désert.
En 1994, les lecteurs du mensuel français Lire élisent Le Clézio « plus grand écrivain vivant de langue française[10]. »
En mars 2007, il est l'un des quarante quatre signataires (en compagnie de Jean Rouaud, Michel Le Bris, Tahar Ben Jelloun, etc.) du manifeste « Pour une littérature-monde », qui invite à la reconnaissance d'une littérature de langue française qui ne relèguerait plus les auteurs dits « francophones » dans les marges ; et à retrouver le romanesque du roman en réhabilitant la fiction grâce notamment à l'apport d'une jeune génération d'écrivains sortis de « l'ère du soupçon[11]. » (du titre d'un essai-manifeste de Nathalie Sarraute en faveur du Nouveau Roman.) Dans un entretien paru en 2001, Le Clézio déplorait déjà que « l’institution littéraire française, héritière de la pensée dite universelle des Encyclopédistes, [ait] toujours eu la fâcheuse tendance de marginaliser toute pensée de l’ailleurs en la qualifiant d’ "exotique" »[12]. Lui-même se définit d'ailleurs comme un écrivain « français, donc francophone », et envisage la littérature romanesque comme étant « un bon moyen de comprendre le monde actuel[13]. »
En octobre 2008, alors que paraît Ritournelle de la faim, inspiré par la figure de sa mère, il se voit décerner le prix Nobel de littérature. Sa première réaction est d'affirmer que la récompense « ne changera rien » à sa manière d’écrire[14].
Depuis de nombreuses années, il parcourt de nombreux pays dans le monde, sur les cinq continents, mais vit principalement à Albuquerque, et en France, à Nice et à Paris. Il a publié une quarantaine de volumes : contes, romans, essais, nouvelles, deux traductions de mythologie indienne, ainsi que d'innombrables préfaces et articles et quelques contributions à des ouvrages collectifs[15].
Écriture [modifier]
Œuvres [modifier]
Fiction [modifier]
- Le Procès-verbal, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1963, 250 p., (Prix Renaudot)
- Le Jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur, Mercure de France, L'écharpe d'Iris, Paris, 1964
- La Fièvre, nouvelles, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1965, 237 p.
- Le Déluge, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1966, 288 p.
- Terra Amata, roman, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1967, 248 p.
- Le Livre des fuites, roman, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1969, 290 p.
- La Guerre, roman, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1970, 295 p.
- Lullaby, Gallimard, 1970
- Les Géants, roman, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1973, 320 p.
- Voyages de l'autre côté, nouvelles, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1975, 308 p.
- Mondo et autres histoires, nouvelles, Gallimard, Paris, 1978, 278 p.
- Désert, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1980, 410 p., (Grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française)
- La Ronde et autres faits divers, nouvelles, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1982, 235 p. (ISBN 2-07-021395-1)
- Le Chercheur d'or, Gallimard, Paris, 1985, 332 p. (ISBN 2-07-070247-2)
- Voyage à Rodrigues, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1986
- Printemps et autres saisons, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1989, 203 p. (ISBN 2-07-071364-4)
- Onitsha, Gallimard, Paris, 1991, 250 p. (ISBN 2-07-072230-9)
- Étoile errante, Gallimard, Paris, 1992, 339 p. (ISBN 2-07-072650-9)
- Pawana, Gallimard, Paris, 1992, 54 p. (ISBN 2-07-072806-4)
- La Quarantaine, roman, Gallimard, Paris, 1995, 464 p. (ISBN 2-07-0743187)
- Poisson d'or, roman, Gallimard, 1997, 255 p.
- Hasard (suivi d'Angoli Mala), romans, Gallimard, Paris, 1999, 290 p. (ISBN 2-07-075537-1)
- Cœur Brûle et autres romances, Gallimard, Paris, 2000, 187 p. (ISBN 2-07-075980-6)
- Révolutions, roman, Gallimard, Paris, 2003, 554 p. (ISBN 2-07-076853-8)
- Ourania, roman, Gallimard, « Collection Blanche », Paris, 2005, 297 p. (ISBN 2-07-077703-0)
- Ritournelle de la faim, roman, Gallimard, « Collection Blanche », Paris, 2008
Essais [modifier]
- L'Extase matérielle, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1967, 229 p.
- Haï, Skira, « Les Sentiers de la création », Genève, 1971, 170 p.
- Mydriase, illustrations de Vladimir Velickovic, Fata Morgana, Saint-Clément-la-Rivière, 1973 ; éd. définitive, 1993, 62 p. (ISBN 2-85194-071-6)
- Vers les icebergs, Fata Morgana, « Explorations », Montpellier, 1978, 52 p. (contient le texte d’Iniji, par Henri Michaux)
- L'Inconnu sur la Terre, Gallimard, « Le Chemin » , Paris, 1978, 325 p.
- Trois Villes saintes, Gallimard, Paris, 1980, 81 p.
- Le Rêve mexicain ou la pensée interrompue, Gallimard, « NRF Essais », Paris, 1988, 248 p. (ISBN 2-07-071389-X)
- Diego et Frida, Stock, « Échanges », Paris, 1993, 237 p.-[12] p. de pl. (ISBN 2-234-02617-2) (biographie de Diego Rivera et Frida Kahlo)
- La Fête chantée, Gallimard, « Le Promeneur », 1997, 256 p.
- Raga : approche du continent invisible, Le Seuil, « Peuples de l'eau », Paris, 2006, 135 p. (ISBN 2-02-089909-4)
- Ballaciner, Gallimard, 2007 (ISBN 978-2070784844)
Récits [modifier]
- Gens des nuages (avec Jémia Le Clézio, photographies de Bruno Barbey), Stock, « Beaux Livres », 1997 (récit de voyage)
- L'Africain, Mercure de France, « Traits et portraits », Paris, 2004, 103 p. (ISBN 2-7152-2470-2) (sur le père de J.M.G. Le Clézio)
Édition de textes [modifier]
- Les Prophéties du Chilam Balam, version et présentation de J.M.G. Le Clézio, Gallimard, « Le Chemin », Paris, 1976, 201 p.
- Sirandanes (avec Jémia Le Clézio), Seghers, 1990, 93 p. (ISBN 2-232-10327-7)
Livres pour enfants [modifier]
- Voyage au pays des arbres, dessiné par Henri Galeron, Gallimard, « Enfantimages », Paris, 1978, 27 p.
- Relation de Michoacan, version et présentation de J. M. G. Le Clézio, Gallimard, « Tradition », Paris, 1984, 315 p.-[10] p. de pl. (ISBN 2-07-070042-9)
Prix et récompenses [modifier]
- 1963 : Prix Renaudot, pour Le Procès-verbal
- 1972 : Prix Valery Larbaud (ex-aequo avec Frida Weissman)
- 1980 : Grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie Française, pour Désert
- 1997 : Grand Prix Jean Giono
- 1998 : Prix Prince-de-Monaco
- 2008 : Prix Stig Dagerman
- 2008 : Prix Nobel de Littérature
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