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Espérance de vie

Ouest France du 15 octobre 2008

Santé : l'écart se creuse entre riches et pauvres

Archives Reuters
Les différences d'espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépassent désormais 40 ans. : Archives Reuters

Les différences d'espérance de vie dépassent désormais 40 ans entre les pays les plus aisés et les plus déshérités.

« Les inégalités en matière de résultats sanitaires et d'accès aux soins sont bien plus grandes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient en 1978 », assure l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dans son rapport annuel. « Les différences d'espérance de vie entre les pays les plus riches et les plus pauvres dépassent désormais 40 ans », s'inquiète l'organisation, qui dénonce « des inégalités criantes ».

Sur le plan mondial, les dépenses publiques de santé varient entre 20 dollars par personne et par an et plus de 6 000 dollars. Les dépenses de santé personnelles poussent désormais, chaque année, 100 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.

Revenir aux soins de base

« Un monde fortement déséquilibré en santé n'est ni stable ni sûr », a insisté Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, lors de la présentation du rapport à Almaty, au Kazakhstan. Il y a trente ans, dans cette même ville (alors appelée Alma-Ata), des accords internationaux sur la nécessité d'égalité d'accès aux soins avaient été signés.

On en est loin. Des différences considérables en matière de santé existent à l'intérieur des pays, et parfois au sein d'une même ville. À Nairobi, par exemple, le taux de mortalité des moins de cinq ans est inférieur à 15 pour mille dans les quartiers à revenu élevé. Dans une zone de taudis de la même ville, il bondit à 524 pour mille.

Selon l'OMS, de nombreux systèmes de santé ont complètement perdu de vue la notion d'accès équitable aux soins. Seule solution pour garantir une certaine égalité et freiner le développement des maladies chroniques (diabète, asthme, cardiopathies, cancer...), un « retour aux soins de santé primaires » et un gros effort sur la prévention.

« Les soins de santé sont souvent dispensés selon un modèle qui se concentre sur les maladies, sur les technologies de pointe et sur les soins spécialisés, » déplore l'agence de l'Onu, qui dénonce notamment la « fragmentation » des soins dans les zones rurales des pays en développement. Là, trop souvent, les structures spécialisées sur une seule maladie sont développées au détriment des infrastructures de base. « Nous encourageons les pays à revenir aux fondamentaux », conclut Margaret Chan. Un voeu pieux ?


15/10/2008
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